Quand finit la vie et quand commence la mort ? Sommes-nous vraiment égaux face à elle ? Doit-on en parler à l’école ? Quel est le rôle de l’État ? Les couleurs de la mort sont un événement de 4 jours (du 5 au 8 octobre) invitant à l’Aula des Cèdres (av. de Cour 33, Lausanne) le grand public, les nombreux professionnelles et professionnels impliqués, par exemple des médecins, des historiens, des sociologues, ainsi que des élus, à repenser notre rapport à la mort et à aborder sans tabou toutes les questions qu’elle suscite.

Avec cette manifestation, le Département de la santé et de l'action sociale (DSAS), palliative vaud, mandaté pour l’organiser, et leurs nombreux partenaires souhaitent établir un dialogue entre spécialistes et grand public pour contribuer à façonner une politique publique adaptée aux attentes de la population. En effet, l’organisation de ces journées fait suite à l’acception, par le Grand Conseil vaudois, du postulat Léonore Porchet et consorts « La mort c'est tabou, on en viendra tous à bout ». Le Parlement a souhaité, dans ce cadre, la tenue d’un événement public autour de la fin de vie.

La thématique de la fin de vie est également intégrée au projet Vieillir 2030 mené par le DSAS. Il pourra ainsi bénéficier des échanges et réflexions menés à l’occasion de cet événement. Plusieurs objectifs de Vieillir 2030 sont en effet concernés, par exemple le fait de favoriser des échanges sur la thématique, le renforcement des compétences de toutes les parties concernées et l’accompagnement des seniors dans leurs choix de fin de vie.

Des évolutions et des envies nouvelles

Depuis quelques décennies, la mort se médicalise et survient souvent en milieu hospitalier ou en EMS. Pourtant, plus de 70% des Vaudoises et des Vaudois souhaitent finir leur vie chez eux. Est-ce possible ? À quel prix ? Dans quels cas est-ce déconseillé ? Que faut-il changer à notre système de soins pour satisfaire ce désir quand il peut l’être ?

Désormais la mort ne fait plus partie de notre quotidien. Des rites autrefois très répandus, comme les veillées par exemple, tendent à disparaître, faisant de la fin de vie un évènement qu’on occulte, un sujet de discussion tabou, un moment que l’on vit parfois seul, comme le deuil d’ailleurs. Comment en parler, par exemple à nos enfants ? Comment dire ce que l’on souhaite pour nos derniers instants, s’assurer que nos choix seront respectés, que la qualité de vie à laquelle nous aspirons aussi pour nos derniers instants sera garantie, que nous vivrons et mourons dans la dignité ?

Des enjeux de société

À ces questions, des solutions existent parfois. Les directives anticipées par exemple permettent de préciser ce que l’on souhaite et de fixer des limites aux soins en cas de perte de discernement. Les proches et le corps médical ont ainsi des informations précises et ne doivent pas décider à la place du patient, qui lui évite un « acharnement » thérapeutique. Ces directives ne sont pourtant remplies que par 16% des Vaudoises et des Vaudois. Les faire connaître, encourager les gens à les utiliser en parlant permet de répondre à l’une des attentes de la population face à la fin de vie.

Pour d’autres points, notamment les rituels, qui soutiennent les proches endeuillés et les aident à vivre cette épreuve, on peut renouer avec notre histoire judéo-chrétienne, ou s’intéresser aux traditions d’autres cultures, afin d’y trouver ce qui nous convient et répond à nos aspirations. Encore faut-il connaître ces traditions, les nôtres, celles des autres, et pourquoi pas en inventer de nouveaux.

Réfléchir à nos besoins et nos aspirations, trouver des solutions ou des pistes pour les satisfaire, identifier ce que nous pourrions changer, créer. C’est à cela que servent Les couleurs de la mort. Plus les personnes qui viendront participer seront différentes, plus riches seront les échanges. Venez parler de la mort et écouter ce que les autres en disent, inscrivez-vous pour un jour, une conférence, un atelier…